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Un seul style insécure ?

30/04/2025

Ce qui se cache en dessous : l’évitement anxieux au cœur des styles d’attachement insécures

 

Dans ma pratique clinique et mes recherches, j’ai remarqué quelque chose de frappant : bien que la plupart des personnes avec un attachement insécure puissent s’identifier à un style prédominant — qu’il soit anxieux-préoccupé, détaché-évitant, ou anxieux évitant — il semble exister un fil conducteur sous-jacent entre eux tous.

 

Au cœur de chaque style d’attachement insécure, je pense que l’on retrouve une dynamique d’évitement craintif.

 

Pourquoi ? Parce que nous sommes biologiquement programmés pour la connexion. Nous sommes attirés par les relations — nous cherchons l'accordage émotionnel, la sécurité, l’amour. C’est notre point de départ naturel. Mais lorsque l’attachement sécurisant ne s’est pas construit dans la petite enfance, ce schéma est perturbé. Le monde — et donc l’autre — devient une source d’incertitude. Même si nous désirons la connexion, nous pouvons aussi la craindre.

 

C’est cela, l’essence de l’attachement anxieux-évitant`:  une forte attirance vers l’intimité, contrée par une peur tout aussi forte de cette intimité.

 

Dans cette perspective, ce que nous appelons souvent les styles anxieux ou évitants ne sont peut-être que des expressions différentes d’un même conflit sous-jacent. Les personnes à l’attachement anxieux ont tendance à se rapprocher, tentant de gérer leur peur de l’abandon en poursuivant activement la connexion. Les personnes à l’attachement évitant semblent au contraire prendre de la distance, gérant leur peur d’être envahies ou déçues en se repliant. Mais ces deux styles, en profondeur, luttent avec une même ambivalence vis-à-vis de la proximité. ``

 

Tous deux adoptent une posture de protection face à la vulnérabilité.

On peut donc voir tous les attachements insécures comme des variations sur un même thème : « Je veux la connexion, mais je ne suis pas sûr qu’elle soit sûre. »

 

Cette lecture peut être profondément apaisante — en particulier pour celles et ceux qui ont du mal à se reconnaître dans une seule catégorie d’attachement. Elle nous rappelle aussi que la guérison ne passe pas par le fait de se forcer à entrer dans une case. Elle nous invite plutôt à reconnaître les peurs et les élans en jeu, et à porter un regard doux et lucide sur les stratégies que nous avons mises en place pour nous protéger de l’un comme de l’autre.